Le nom du maréchal Bugeaud, tyran de l’époque coloniale, retiré d’une rue parisienne
Le lundi 14 octobre 2024, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a officiellement retiré le nom du maréchal Bugeaud, un ancien général français accusé de crimes de guerre en Algérie, d’une rue du 16ᵉ arrondissement. La voie porte désormais le nom d’Hubert Germain, un résistant français ayant participé aux débarquements de Provence en 1944 durant la Seconde Guerre mondiale.
Le nom du maréchal Bugeaud retiré d’une rue du 16ᵉ arrondissement parisien
Cette décision a été prise dans le cadre d’une révision des figures historiques honorées dans la capitale. Anne Hidalgo, membre du Parti socialiste, a justifié ce changement par les accusations de « crimes de guerre » qui pèsent sur Bugeaud pour ses actions en Algérie entre 1830 et 1840, période pendant laquelle il a dirigé l’Algérie de 1840 à 1847. Le retrait de son nom semble être une tentative de Paris de réduire les tensions avec l’Algérie, notamment sur la question sensible de la mémoire coloniale.
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En renommant cette rue, la ville a souhaité rendre un « dernier hommage » à Hubert Germain, dernier des Compagnons de la Libération, décédé en 2021. Ce choix a été validé par un communiqué de presse officiel annonçant la décision, préparée depuis novembre 2023.
Rue Bugeaud rebaptisée à Paris : la droite dénonce un effacement du passé colonial
Le Conseil municipal de Paris a souligné le rôle « extrêmement néfaste » joué par le maréchal Bugeaud lors de la colonisation de l’Algérie, qualifiant ses actes de ce qui pourrait être reconnu aujourd’hui comme des « crimes de guerre ». En France, Bugeaud a également participé à la répression violente de la révolte républicaine de 1834.
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Adoptée à l’unanimité par le Conseil municipal le 11 juillet dernier après un an de délibérations, cette décision a provoqué la colère de la droite. Francis Szpiner, membre du parti Les Républicains, a ainsi critiqué ces changements de noms de rue, qualifiant de « ridicule » l’effacement complet du passé colonial.
La mairie de Paris a rétorqué que ces changements sont réservés à des « cas exceptionnels », rappelant que la dernière modification remonte à 2013, lors du remplacement du nom d’un compositeur antisémite par celui de Germaine Tillion, militante pour l’indépendance algérienne.