Algérie : Badreddine Guermat emprisonné pour avoir critiqué le wali de Djelfa
Le journaliste algérien Badreddine Guermat a été placé en détention préventive pour des accusations d’« atteinte à corps constitués », suite à ses critiques à l’encontre du wali de Djelfa sur la page Facebook Djelfa Tribune. Guermat est connu pour son franc-parler, et son dernier post dénonçait la mauvaise gestion des fonds alloués à la wilaya, mettant en lumière l’incompétence de l’équipe exécutive en place.
Dans une publication détaillée, Guermat soulignait la visite du président Abdelmadjid Tebboune à Djelfa en octobre 2023, saluant les efforts du chef de l’État pour injecter plus d’un milliard de dollars dans le développement de la région.
Toutefois, Guermat critiquait sévèrement l’incapacité de l’administration locale à gérer ces fonds, pointant du doigt le wali en place et l’accusant d’être une relique de l’ère Bouteflika.
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Guermat ne mâchait pas ses mots en affirmant que l’administration de Djelfa, sous la direction du wali, n’était pas compétente pour transformer ces ressources en un véritable moteur de développement régional.
Il dénonçait également l’influence de personnalités protégées au plus haut sommet de l’État, ce qui a visiblement irrité les autorités locales.
La campagne de soutien à Guermat, sous le slogan « Le journalisme n’est pas un crime », s’intensifie, alors que beaucoup appellent à sa libération immédiate, soulignant l’importance d’une presse libre dans un pays qui aspire à une nouvelle ère démocratique.
Un procès attendu
Le procès de Guermat est prévu pour le 7 octobre, et de nombreux observateurs suivent l’affaire de près, curieux de voir comment le tribunal tranchera.
Pour ses défenseurs, le journaliste n’a fait qu’exercer son droit à la critique, un élément fondamental de la démocratie.
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L’arrestation de Guermat est une tentative d’intimidation visant à réduire au silence ceux qui osent dénoncer les dysfonctionnements au sein de l’administration.
L’issue du procès de Guermat aura des répercussions significatives sur la liberté de la presse en Algérie, illustrant jusqu’où les journalistes peuvent s’affirmer en tant que gardiens de la démocratie dans un environnement politique marqué par des tensions.