800 milliards évaporés : le casse du siècle orchestré derrière la société fictive
La récente affaire de corruption qui éclabousse l’entreprise Chloral, spécialisée dans l’extraction et la commercialisation du sel, dévoile un vaste réseau de détournement de fonds et de blanchiment d’argent international. Des individus ont détourné des prêts bancaires colossaux accordés par les banques publiques algériennes pour financer des activités frauduleuses à l’étranger.
Depuis plusieurs années, les banques algériennes, notamment le Crédit Populaire Algérien (CPA), ont octroyé des prêts dans le cadre de projets économiques censés contribuer à la relance de l’économie nationale.
Chloral, qui se présentait comme un acteur majeur dans l’extraction et la transformation du sel, a réussi à obtenir des fonds dépassant les 800 milliards de centimes.
Cependant, ces fonds n’ont jamais servi à concrétiser des projets en Algérie.
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Des sociétés fictives pour couvrir les détournements
Au cœur du scandale, des montages financiers complexes ont été révélés.
Les responsables de Chloral ont constitué des sociétés fictives, à l’image de SARL GIE, sans aucune activité réelle ni matérielle, dont le seul but était de gonfler les factures pour obtenir des crédits supplémentaires.
La justice a découvert que ces entreprises n’avaient pas de travailleurs et ne respectaient pas les termes des accords de prêts, notamment l’obligation de réaliser 80 % des travaux avant d’accéder à la totalité des fonds.
Le procès révèle que des individus ont blanchi l’argent détourné à l’étranger, notamment en Espagne, en France et au Canada, en achetant des biens immobiliers et en faisant d’autres investissements.
Pire encore, une grande partie de ces fonds a été dilapidée dans des soirées fastueuses et des hôtels de luxe.
Parmi les transactions frauduleuses, un prêt de 30 milliards de centimes destiné à exporter du sel vers le Canada n’a jamais abouti.
Un procès aux multiples éléments
Le procès, qui a débuté le 25 septembre 2024 au tribunal de Sidi M’Hamed, implique 21 accusés, dont des directeurs du CPA et des cadres de Chloral.
Quatorze entreprises sont également poursuivies pour leur rôle dans cette affaire de corruption.
Les charges retenues contre les accusés incluent la dilapidation de fonds publics, l’obtention d’avantages illégaux, et le blanchiment d’argent.
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Où sont les 800 milliards de centimes ?
Lors des audiences, le juge a posé des questions incisives aux accusés, leur demandant de justifier l’absence de résultats concrets et de détailler le parcours des fonds.
Les autorités n’ont toujours pas retrouvé les principaux accusés, qui sont aujourd’hui en fuite.
Quant aux responsables sur place, ils ont déclaré ignorer les détails des transactions tout en niant leur implication directe.
Le scandale Chloral illustre une nouvelle fois comment des acteurs détournent des fonds publics, destinés à revitaliser l’économie nationale, vers des circuits frauduleux à l’échelle internationale, au détriment du développement économique de l’Algérie.