Disparition mystérieuse d’une Algérienne en France : la résolution d’un cold case, 57 ans après ?
Une affaire criminelle peut-elle être résolue après 57 ans ?, c’est la question à laquelle vont tenter de répondre les enquêteurs de la police judiciaire de Lille en charge du dossier de la disparition mystérieuse de Fatima Abdesselam-Tani, une élève infirmière disparue en juillet 1967, à Bully-les-Mines, dans le Pas-de-Calais.
Le soir d’un certain 4 juillet 1967, Fatima, une infirmière âgée de 25 ans d’origine algérienne, quitte le domicile familial, aux alentours de 19 h 30, sans jamais donner de nouvelles depuis.
À LIRE AUSSI >> Disparition de Marwan Berreni : les papiers de l’acteur retrouvés près d’un corps pendu
Disparition inquiétante de Fatima en France
« Pas de bêtises » a-t-elle lancé avant de franchir la porte de sans domicile sans savoir qu’elle sera la dernière fois qu’elle voyait ses frères. Cheveux brun foncé, vêtue d’une robe verte et de chaussures marron, Fatima s’enfonce à l’intérieur de sa Simca 1000 blanche, pour rejoindre un ami à Carvin. Aux alentours de 22 heures, elle est aperçue dans la fosse 5 de la Compagnie des mines de Béthune pour disparaitre, ensuite, sans laisser de trace.
Le lendemain, le véhicule de la victime est retrouvé abandonné, les clés sur le contact et l’une des portières ouverte. À l’intérieur, les enquêteurs ont découvert une lettre de rupture, le sac à main de Fatima et des sous-vêtements éparpillés dans la voiture et dans un champ voisin.
Un peu plus tard, la mère de Fatima reconnaît les affaires personnelles de sa fille. À ce stade de l’enquête, la gendarmerie, épaulée par la SRPJ de Lille, cherchent un cadavre. Après de multiples fouilles, l’intention a été rapidement retournée vers son cousin Laribi Belaidi, qui serait rentré chez lui blessé, le soir des faits.
Protégé par sa compagne Mauricette, ce dernier devient suspect après qu’elle a avoué avoir menti dans ses déclarations. Faute de preuves suffisantes, il a été finalement relâché, il quitte alors la France pour l’Algérie où il décédera.
La découverte d’un squelette relance l’un des plus vieux cold cases de France
Puis dans les années 1970, le juge chargé de l’affaire de la disparition mystérieuse de cette jeune femme classe l’affaire. Depuis, hormis sa famille, l’histoire de Fatima n’intéresse plus personne. Cependant, après plus de 57 ans, le dossier refait surface.
La découverte d’ossement sur le chantier de la future piscine municipale de Bully-les-Mines, pourrait bien mettre un terme à ce mystère autour de l’affaire de Fatima, qui s’est volatilisée en partant de la maison de ses parents en 1967. Ce squelette, retrouvé fin juin 2024, pourrait bien être celui de Fatima Abdesselam-Tani.
En effet, une enquête a été ouverte, par le parquet de Lille, pour confirmer ce scénario et l’hypothèse criminelle est favorisée pour plusieurs motifs. Selon les premiers éléments de l’enquête, il s’agit d’os humains, enterrés assez profondément pour que cela ne soit pas un accident.
Par ailleurs, les investigations ont révélé que le squelette pourrait être celui d’une femme âgée entre 18 et 25 ans, enterrée depuis plus de 50 ans. Les ossements ont été transmis au laboratoire de police scientifique à Marseille. Il faudra attendre les résultats des analyses ADN pour confirmer ou infirmer qu’il s’agit bien de Fatima Abdesselam-Tani.
À LIRE AUSSI >> Le corps démembré d’une chanteuse algérienne retrouvé dans une forêt près de Paris